Analyser l’influence des caractéristiques des individus et de leur parcours de vie sur le départ à la retraite, la prolongation de carrière, le retrait précoce de l’activité et la soutenabilité du travail aux âges élevés.

Les comportements de départ à la retraite sont largement dictés par les paramètres du système de retraite et les évolutions législatives. Néanmoins, les événements qui surviennent au cours de la vie active tels que les événements personnels (maladie, invalidité, maternité, perte d’emploi, transformations des modèles familiaux et personnes à charge au seuil de la retraite) ou les changements professionnels peuvent avoir des répercussions sur les décisions et les conditions de départ à la retraite.

Ainsi, les travaux de l’Unité de recherche sur le vieillissement (URV) aspirent à clarifier les liens entre les politiques publiques du marché du travail et la complexité des parcours (personnels, professionnels, familiaux, résidentiels, de santé) des individus. Ils s’inscrivent notamment dans un contexte où les changements démographiques, qui ont progressivement transformé l’unité familiale et les rapports entre les générations, concourent à rendre plus complexes les parcours individuels et les transitions de l’activité à la retraite.

Les réformes des retraites menées depuis le début des années 1990 ont également des conséquences sur les transitions entre l’activité et l’inactivité. De manière structurelle, elles engendrent une modification des conditions de départ à la retraite, aussi bien en termes de niveau de pension que d’âge. Au niveau individuel, elles peuvent avoir des effets complexes, qu’il s’agisse de l’introduction du dispositif de départ anticipé pour carrière longue en 2004, du recul de l’âge légal de départ à la retraite, de la mise en place du compte personnel de prévention de la pénibilité, ou encore de la réforme des retraites sur les trajectoires de sortie d’emploi. L’obtention du taux plein apparaît comme un paramètre central dans la prise de décision du départ à la retraite, bien qu’une part de moins en moins négligeable de retraités repoussent leur départ via la surcote ou se maintiennent en emploi grâce au dispositif de cumul emploi-retraite.

Nos travaux visent à comprendre les effets de ces transformations sur la fin de carrière (notamment en termes d’arrêt maladie, d’invalidité, de chômage ou de sortie précoce) et sur le montant de pension. Ils interrogent les parcours de prolongation (maintien en emploi choisi ou contraint) pour comprendre les déterminants qui influencent la décision de prolongation. Parallèlement aux parcours individuels, les innovations organisationnelles et managériales récentes sont examinées pour mieux comprendre les liens entre intensification au travail, autonomie et santé mentale, et ainsi mieux appréhender l’impact des carrières sur l’état de santé et sur les capacités à prolonger la vie active.

Mots-clés : cessation d’activité, âge légal, fin de carrière, motivation du passage à la retraite, chômeurs âgés, entrée dans la retraite, réforme des retraites, pénibilité, cumul emploi-retraite