S'intéresser à la relation des retraités à leur habitat à tous les âges, afin de saisir les ajustements qui s'opèrent en termes de confort du logement, de localisation, de proximité avec les proches, etc. Aux âges élevés, toutes les composantes du domicile doivent être interrogées pour préciser la relation entre l’habitat et les différentes dimensions de l’autonomie.

Promouvoir l’indépendance et l’autonomie dans un habitat pensé et adapté au processus du vieillissement n’est pas seulement un objectif des politiques publiques, c’est aussi le souhait de la population. Dans leur énorme majorité, les retraités veulent vivre chez eux jusqu’au terme de leur existence, mais leur autonomie et la maîtrise qu’ils ont sur leur environnement déterminent leur qualité de vie au seuil de la retraite et jusqu’au grand âge. Aussi, les recherches de l’Unité de recherche sur le vieillissement (URV) croisent les caractéristiques individuelles et les dimensions institutionnelles et contextuelles relatives au cadre de vie.

L’étude des comportements résidentiels est un bon analyseur des transformations sociales, démographiques et politiques qu’expérimentent les différentes générations de retraités. À travers les usages du logement et les pratiques de l’habitat, on cherche à comprendre comment les individus s’adaptent aux différents changements à l’œuvre dans leur vie familiale et leur environnement social et économique.

L’allongement de l’espérance de vie a ouvert une nouvelle étape du cycle de vie et une durée de vie plus longue à la retraite. Avec cet allongement de la vie (et de la vie en couple), de l’augmentation du niveau des pensions et l’amélioration globale de la qualité de vie par rapport aux générations précédentes, le passage à la retraite peut être l’occasion de réévaluer l’adéquation du logement et de son environnement immédiat aux modes de vie souhaités pour cette nouvelle étape. Alors que certains retraités déménagent à la recherche d’une meilleure qualité de vie, de la proximité d’un proche ou de certains services, d’autres en revanche confortent leur ancrage résidentiel en procédant à des améliorations ou des adaptations de leur logement, soit en anticipant l’arrivée d’une possible perte d’autonomie, soit en y étant contraints en raison de la dégradation de leur santé.

Dans ce contexte, l’URV propose une large réflexion sur le logement et l’habitat « adaptés » au vieillissement ainsi que sur les choix opérés par les retraités. Nos travaux portent sur la relation des retraités à leurs lieux de vie en prenant en compte la diversité des parcours, des profils et des ressources (familiales, sociales, économiques, locales), les attentes et les représentations. Les sources de données mobilisées sont multiples : quantitatives (sources administratives issues des données de la Cnav et des Carsat, enquêtes de la statistique publique, questionnaires ad hoc) et qualitatives (entretiens auprès d’assurés, retraités ou salariés en fin de carrière, acteurs professionnels issus du monde social, médico-social ou de l’habitat).

Mots-clés : environnement, territoire, habitat, logement, cadre de vie, accessibilité, adaptation, mobilité résidentielle