Depuis plusieurs années, l’Unité de recherche sur le vieillissement (URV) réalise des études sur l’habitat, l’adaptation du logement au vieillissement ou encore l’entrée en résidences autonomie. Dans la continuité de ces travaux, le projet Habitat et Autonomie vise à interroger la manière dont le logement et l'environnement peuvent contribuer au maintien de l’autonomie avec l'avancée en âge.

L’habitat des retraités au service de l’autonomie ?

L’augmentation du nombre des personnes âgées de plus de 75 ans bouscule les systèmes de solidarité publique et privée. Dans ce contexte démographique, les politiques publiques se fixent pour objectif de promouvoir l’indépendance et l’autonomie des seniors en veillant à ce que l’habitat des personnes âgées y contribue. Cet objectif est aussi le souhait des individus vieillissants qui, pour beaucoup, ont une réticence à l’égard des établissements médicalisés. Mais selon les situations individuelles de santé et le lieu de vie, le domicile ordinaire peut ne pas être adapté pour vieillir à domicile jusqu’à la fin du cycle de vie.

Le champ de l’habitat à destination des personnes âgées s’est considérablement diversifié depuis quelques décennies avec l’émergence d’un parc de logements dits « intermédiaires ». Cette diversification s’est traduite notamment par la transformation des « logements-foyers » en résidences autonomie dans le cadre de la loi d’adaptation de la société au vieillissement de 2015, par le fort développement des résidences services seniors du secteur marchand et, plus récemment, par la dissémination d’autres formules plus accessibles économiquement, portées par des bailleurs sociaux, comme les « béguinages » et les habitats dits « inclusifs ». Dédiées aux retraités considérés comme autonomes, ces structures non médicalisées présentent une dimension collective et proposent des services pour faciliter les activités du quotidien et encourager les relations sociales. Ces « habitats intermédiaires » sont appelés à jouer un rôle de plus en plus déterminant dans le maintien à domicile. Selon le Haut-Commissariat au Plan, la France aurait besoin de créer 200 000 à 300 000 « places » dans ce domaine d’ici 2050.

Un programme de recherche interrogeant l’apport des habitats intermédiaires sur l’autonomie des retraités

Dans ce contexte, l’Unité de recherche sur le vieillissement (URV) mène des travaux de recherche visant à comprendre comment le « vivre en habitat intermédiaire », comparé au « vivre en logement ordinaire », contribue à la préservation de l’autonomie. Nos recherches ont pour objectif de montrer si les avantages supposés des habitats intermédiaires (en comparaison des domiciles ordinaires) relèvent de leurs spécificités (offre de services, implantation géographique, adaptation du logement) ou bien des caractéristiques des habitants qui y ont élu domicile. Nos travaux permettront aussi de comparer les atouts des diverses formes d’habitats et de mieux connaître la sociologie de leurs habitants.