La précarité des conditions de vie ainsi que la fragilité financière des allocataires du minimum vieillesse s’accentuent entre 2012 et 2018.
Fin 2018, l’enquête auprès des bénéficiaires de minima sociaux (BMS) de la Drees a interrogé environ 1 800 bénéficiaires du minimum vieillesse sur leurs conditions de vie. Cette note présente une synthèse des enseignements de l’enquête sur les allocataires du minimum vieillesse et sur l’évolution de leur profil et conditions de vie par rapport à l’édition précédente (BMS 2012). Elle réalise également une étude approfondie de la santé des bénéficiaires à partir de l’enquête, en la comparant avec la santé de l’ensemble des personnes de 60 ans ou plus grâce à une exploitation de l’enquête Statistiques sur les ressources et conditions de vie (SRCV) de l’lnsee.
Plus de précarité qu’en 2012
La précarité des conditions de vie ainsi que la fragilité financière des allocataires du minimum vieillesse s’accentuent entre 2012 et 2018. Les bénéficiaires déclarent plus souvent des restrictions de consommation (70%, soit +13 points depuis 2012) ou des contraintes budgétaires (41 %, soit +8 points) ; 23 % reçoivent une aide alimentaire (colis, distributions de repas, aide des proches).
Les allocataires du minimum vieillesse disposent plus souvent d’un logement en propre qu’en 2012 (70 %, soit +6 points), et sont donc moins souvent hébergés ou en institution ; 12 % indiquent que leurs conditions de logement sont mauvaises. 19 % indiquent ne pas avoir de chauffage central individuel ou collectif. Un bénéficiaire du minimum vieillesse sur cinq trouve son logement éloigné des commerces ou d’équipements collectifs, des services médicaux et de transports collectifs ; 27 % souhaitent changer de logement (soit 4 points de plus qu’en 2012).
La moitié des allocataires se sentent seuls, souvent (21 %) ou parfois (28 %) ; 59 % des allocataires vivent seuls dans leur logement, surtout des femmes ; 16 % des allocataires rencontrent leur famille ou leurs amis moins d’une fois par mois, mais 55 % des bénéficiaires peuvent compter sur un membre de leur famille ou un proche pour obtenir une aide financière, et 79 % pour un soutien moral.
Une santé qui semble moins dégradée
Enfin, l’état de santé des allocataires est moins dégradé qu’en 2012 mais reste moins bon que celui de la population générale de 60 ans ou plus. 41 % des allocataires du minimum vieillesse se déclarent en mauvais ou très mauvais état de santé (-6 points), contre 15 % de l’ensemble de la population de 60 ans ou plus. Étant donné les conditions d’attribution de l’allocation pour les bénéficiaires de moins de 65 ans, ces derniers sont les plus concernés par un mauvais état de santé. En revanche, malgré de nombreuses limitations fonctionnelles et des problèmes de santé, les allocataires les plus âgés (85 ans ou plus) pour une majorité d’entre eux perçoivent leur état de santé comme bon ou assez bon.
Avant de bénéficier du minimum vieillesse, 35 % étaient allocataires d’un autre minimum social (RMI, RSA ou AAH). La grande majorité des allocataires ont été informés qu’ils pouvaient remplir les conditions pour avoir droit au minimum vieillesse par leurs organismes de retraites (46 %) ou par le biais des services sociaux (29 %). Une part significative des allocataires ont demandé l’allocation après un temps de non-recours : 15 % n’ont réalisé une demande qu’après avoir appris qu’ils y avaient droit, et 2 % ont répondu qu’ils ont tardé à faire valoir leur droit malgré la connaissance du dispositif.
Enfin, les bénéficiaires d’un minimum vieillesse servi par le régime général, relevant de l’aide sociale départementale, ne sont que 14 % à connaitre l’existence d’ateliers collectifs organisés par les caisses de retraite.