Les nouveaux retraités du régime général partis à la retraite entre mi-2019 et mi-2020 déclarent avoir commencé à réfléchir à leur date de départ à la retraite 4 ans à l’avance en moyenne : les hommes ont commencé à y réfléchir 4,3 ans avant la date d’effet de leur pension, contre 3,7 ans pour les femmes.

Dans la 5e vague de l’enquête Motivations de départ à la retraite, un nouveau module est introduit, interrogeant les nouveaux retraités sur la planification du départ à la retraite et l’anticipation du montant de la pension. Interroger les retraités sur ces questions est important car cela permet d’identifier la pluralité des situations et de mettre en avant des comportements d’anticipation. En effet, ce processus est compliqué à appréhender car il est décidé par l’assuré et dépend de ses caractéristiques individuelles.

Le sexe, la présence de limitations d’activité liées à l’état de santé, le niveau de diplôme déclaré, le motif de départ sont autant de facteurs qui influent sur le délai d’anticipation. Alors que les nouveaux retraités partis en carrière longue ont commencé à réfléchir à leur date de départ à la retraite 3,2 ans à l’avance, ceux qui sont partis dès l’âge d’annulation de la décote (sans avoir la durée d’assurance requise) ont commencé à y réfléchir 6,5 ans à l’avance. Afin de déterminer des profils moyens d’assurés qui résumeront l’hétérogénéité des comportements d’anticipation, une analyse multivariée est réalisée et complétée par une classification. Trois profils types sont identifiés : des assurés peu diplômés salariés du régime général (45 %) qui commencent à réfléchir à leur date de départ relativement peu de temps avant celle-ci, des hommes hauts diplômés relevant principalement d’autres régimes (24 %), qui à l’inverse commencent à réfléchir à leur date de départ à la retraite très en amont, et enfin des femmes ayant souvent des problèmes de santé (31 %) avec des comportements d’anticipation proches de la moyenne.