Entre 2012 et 2022, le nombre d’allocataires du minimum vieillesse au régime général est passé de 415 000 à 570 000, soit une hausse de 155 000 allocataires. Deux facteurs peuvent expliquer cette augmentation : d’une part, l’arrivée à l’âge d’éligibilité de générations plus nombreuses nées après la Seconde Guerre mondiale et, d’autre part, l’augmentation de la proportion d’allocataires par tranche d’âge entre les deux dates. Pour estimer l’impact de ces deux facteurs, deux simulations ont été réalisées.
Simulation avec une proportion d’allocataires constante
En 2012, les allocataires étaient majoritairement nés avant 1944 tandis qu’en 2022, les générations plus nombreuses nées à partir de 1944 composent l’essentiel de cette population. La première simulation montre que si la proportion d’allocataires du minimum vieillesse par tranche d’âge était restée constante sur la période 2012-2022, le nombre d’allocataires aurait augmenté de 90 000.
Simulation avec des effectifs de population constants
La seconde simulation montre qu’en figeant les effectifs des plus de 60 ans à ceux observés en 2012 et en leur imputant les proportions d’allocataires observées en 2022, le nombre d’allocataires se serait élevé à 455 000, soit une hausse de 40 000 allocataires. Si, pour les assurés reconnus inaptes ou ex-invalides, la réforme de 2010 reporte l’âge minimal pour demander l’allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa), entraînant une baisse des allocataires les plus jeunes, à l’inverse, les revalorisations exceptionnelles du barème entre 2018 et 2020 ont conduit à une augmentation des proportions d’allocataires par tranche d’âge.
L’effet démographique prépondérant
Ainsi, l’effet de l’augmentation de la population en âge de devenir allocataire est prédominant et son ordre de grandeur est deux fois plus important que l’effet lié à l’augmentation de la proportion d’allocataires.