L’objectif de cette étude est de présenter l’évolution des trois dispositifs de prolongation d’activité ou de transition de l’activité à la retraite au régime général : la surcote, la retraite progressive et le cumul emploi-retraite.

Surcote

La surcote constitue l’un des deux dispositifs de prolongation d’activité. Avec 15 % des nouveaux retraités de chaque année concernés au cours de la dernière décennie, les effectifs de surcoteurs, composés pour moitié de femmes, sont stables à un niveau élevé (entre 80 000 et 90 000 par an). Les bénéficiaires forment une population homogène avec un niveau de pension tous régimes plus élevé que les autres retraités (en moyenne 2 180 € par mois en 2020). Ces nouveaux retraités ont surcoté en moyenne deux années avant de partir à la retraite en 2020.

Retraite progressive

La retraite progressive a concerné un peu plus de 31 000 assurés du régime général en 2020, dont 12 000 sont entrés en retraite progressive cette année-là. Ce dispositif de transition de l’activité à la retraite est le plus souvent utilisé comme une retraite anticipée partielle : plus de 80 % y ont recours avant l’âge d’ouverture des droits à la retraite. Les bénéficiaires sont essentiellement des femmes qui ont pour 82 % d’entre elles la durée requise pour le taux plein mais ne remplissent pas les conditions pour partir en retraite anticipée carrière longue (durée cotisée et ou âge de début d’activité).

Cumul emploi-retraite

Le cumul emploi-retraite constitue le deuxième dispositif de prolongation d’activité. En 2020, de l’ordre de 580 000 retraités du régime général ont choisi le cumul emploi-retraite. Parmi ces derniers, 430 000 ont eu une activité en tant que salariés du privé. Malgré un léger recul de 4 % en 2020, le dispositif continue de se diffuser parmi les retraités. Plus des trois quarts des cumulants de 2020 (77 %) sont partis en retraite en ayant acquis le taux plein par la durée d’assurance : 21,4 % en retraite anticipée pour carrière longue, et 55,6 % après l’âge légal de départ à la retraite (62 ans). Parmi les autres cumulants, 13,5 % sont partis sans la durée requise pour le taux plein, soit avec une décote, soit à partir de l’âge d’annulation de la décote, pour pouvoir bénéficier du taux plein au titre de l’âge. Cette hétérogénéité des situations va se traduire par des caractéristiques de cumul différentes en termes de durée ou de montants de pensions et de salaire perçu durant le cumul.

Cumul emploi-retraite avec une activité en tant qu’indépendant

Enfin, porté par l’auto-entreprenariat, les retraités du régime général ayant une activité en tant qu’indépendants, de l’ordre de 157 100 en 2020, sont en forte progression. Leurs caractéristiques se distinguent selon leur situation au moment de la liquidation de leur pension de retraite et également selon leur statut d’indépendant. Les 56,3 % d’auto-entrepreneurs de 2020 étaient avant leur départ en retraite plus souvent salariés, sans report ou au chômage. De plus, leurs revenus d’activité nécessairement plafonnés sont limités : parmi ceux ayant déclaré un revenu positif en 2020, la moitié perçoit moins de 2500 € par an. Du côté des cumulants indépendants de droit commun, la moitié de ceux qui ont déclaré un revenu positif en 2020 a perçu au moins 8 800 € au cours de l’année.